Voulez-vous m'épouser ? Nos ancêtres du célibat au divorce. (Part 1 - le célibat)

Vos ancêtres célibataires : rebelles avant l'heure ou victimes du destin ?

Le célibat n’est pas un phénomène récent.

Nos ancêtres célibataires ont souvent suscité l'intérêt et la curiosité.

Certains y voyaient un choix de vie libre, d’autres un stigmate à éviter à tout prix.


Tour d'horizon du célibat au fil des époques


L'Antiquité : le célibat, entre déshonneur et sagesse

Vestale, par Jean Raoux, peintre français.

Dans les sociétés antiques, notamment chez les Romains, le mariage était une obligation sociale pour maintenir la lignée familiale et servir l'État. Le célibat était mal vu, surtout pour les hommes.

Les femmes célibataires, en particulier les prêtresses comme les Vestales à Rome, étaient souvent respectées pour leur vœu de chasteté. Toute déviance de ces normes entraînait des punitions sévères, parfois même la mort, comme rapporté par Plutarque dans ses Vies parallèles.

Anecdote : Socrate et la stratégie du célibat.
Socrate, philosophe grec célèbre pour son enseignement par la maïeutique, est connu pour ses réflexions philosophiques sur le mariage. Bien qu'il fût marié à Xanthippe, il plaisantait souvent sur les « risques » d'épouser une femme 

Source : Xénophon, Mémorables

Anecdote :Auguste et sa guerre contre les célibataires.
L’empereur Auguste, pour encourager les mariages dans un empire affaibli par les guerres civiles, promulgua la lex Julia de maritandis ordinibus en 18 av. J.-C. Les sanctions financières et sociales pour les célibataires sont bien documentées dans les textes historiques romains

Source : Suétone, La Vie des Douze Césars


Le Moyen Âge : célibataires, saints ou sorcières ?

Le célibat masculin pouvait avoir une connotation sacrée, surtout chez les clercs et moines qui choisissaient de dédier leur vie à Dieu. Les femmes célibataires, en revanche, étaient souvent vues avec méfiance. On les redoutait car il était dit qu'elles pouvaient être des sorcières.

(... imaginez si en plus elles avaient un compagnon chat ! )

 

Anecdote : Saint Benoît et la protection contre les tentations
Saint Benoît, fondateur de l'ordre des bénédictins, a mis en place une règle stricte pour ses moines célibataires. Un épisode célèbre est rapporté dans les Dialogues de Grégoire le Grand, où Benoît se serait roulé dans des ronces pour lutter contre la tentation charnelle.

Anecdote  : Les béguines, des célibataires libres
Les béguines étaient un groupe de femmes laïques pieuses qui, sans prendre de vœux définitifs, vivaient en communauté, comme l'a décrit l’historien Jacques Le Goff dans Les Intellectuels au Moyen Âge. Leur indépendance a souvent inquiété l’Église, et certaines ont été accusées d’hérésie.


La Renaissance : les célibataires et la renaissance de la liberté

Léonard de Vinci

Au XVIe siècle, le célibat est de plus en plus toléré dans certaines couches sociales, particulièrement pour les hommes érudits ou nobles.

... Les femmes, quant à elles, subissaient encore une forte pression pour se marier.

Anecdote : Léonard de Vinci, le célibataire par excellence.
Léonard de Vinci est resté célibataire toute sa vie, concentrant son génie sur les arts et les sciences.

Giorgio Vasari, son premier biographe, mentionne dans Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes son dévouement exclusif à son travail.

Anecdote :Élisabeth Ière, la reine vierge
Élisabeth Ière d’Angleterre refusa de se marier, préférant gouverner seule. Sa décision d’utiliser son célibat comme un atout politique est documentée dans les nombreuses biographies, dont Elizabeth the Queen d'Alison Weir.


Le XVIIIe et XIXe siècle : le célibat entre choix et contrainte

Dans les siècles suivants, le célibat devient une option plus tolérée, notamment pour les hommes bourgeois.

... Les femmes célibataires, en revanche, devaient souvent se contenter d’un rôle secondaire dans la société.

AnecdoteJean-Jacques Rousseau, un célibataire... père de cinq enfants.
Jean-Jacques Rousseau a eu cinq enfants (nés de 1746 à 1753) avec sa compagne Thérèse Levasseur, sans être marié avec celle-ci. Il ne l'épousa civilement que le 30 août 1768. Jean-Jacques et Thérèse ont abandonné leurs 5 enfants à l’Hospice des Enfants-Trouvés. (Jean-Jacques l’avoue dans ses Confessions.)

Paradoxalement, (cherchez l'erreur), il a écrit sur l’importance de l'éducation des enfants dans Émile ou De l’éducation.

Anecdote : Emmanuel Kant, le philosophe éternellement célibataire
Le philosophe prussien Emmanuel Kant n'a jamais été marié. Il est resté célibataire toute sa vie, consacrant son temps à la philosophie et à l'enseignement. Ses habitudes quotidiennes rigoureuses étaient si célèbres que les habitants de Königsberg auraient pu régler leurs montres sur ses promenades quotidiennes. Sa vie est bien documentée dans La vie de Kant par Ernst Cassirer.




Alors, que pensez-vous du célibat chez vos ancêtres ?

Aujourd'hui, nous sommes célibataires sans même réfléchir à "si c'est bien" ou "pas bien". On est célibataire ou pas, point.

Pour nos ancêtres célibataires, hommes ou femmes, il n'en allait pas de même.

Ils ont parfois vécu à contre-courant des attentes de leur époque et, que ce soit par choix ou par obligation, leur statut de "célibataire" oscillait entre honneur, déshonneur et réprobation sociale.

... Le célibat avait un prix.

 


 

Marre du célibat ? avant de passer à la demande en mariage, évoquons un cas qui aujourd'hui fait sourire certes, mais qui n'était pas cool à vivre pour nos ancêtres femmes.

Partie 2... Les "vieilles filles"

 


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