Et nos amis les bêtes dans tout ça ?

Quels étaient les animaux préférés de vos ancêtres ? Étaient-ils plutôt chiens, chats ou… chèvres ?"

Saviez-vous que vos ancêtres ne caressaient peut-être pas les mêmes animaux que vous aujourd'hui ?

Si de nos jours, le chat ou le chien sont nos compagnons préférés, la réalité était bien différente autrefois.

Entre animaux de compagnie et bêtes utilitaires, la relation homme-animal a évolué au fil des siècles, avec quelques surprises en chemin.

Alors, quels animaux vos ancêtres avaient-ils à leurs côtés ?

Étaient-ils du genre à câliner un chaton ou à traire une chèvre avant de s'endormir ?

 

Petit éclairage rapide dans cet article, époque par époque, en fonction du rang social et du sexe !


Moyen Âge : Des animaux plus utiles que mignons

Le paysan et ses animaux "couteaux suisses"

Au Moyen Âge, si vous étiez un humble paysan, vos animaux n’étaient pas là pour vous tenir compagnie, mais... pour vous aider à survivre.

Poules, vaches, chèvres et cochons faisaient partie intégrante de la maisonnée. Pas question d’adopter un petit chien juste pour la joie de le voir courir après une balle.

Non, ici, le chien gardait la maison ou aidait à chasser, le chat éloignait les souris, et la chèvre ? Elle donnait du lait, de la viande et des peaux.

Le mouton, lui, apportait la laine voire un repas pour les grandes occasions.

Anecdote : Le chat médiéval à neuf vies !

Les chats au Moyen Âge avaient une réputation ambiguë.

Ils étaient à la fois adorés pour leur capacité à chasser les rongeurs, mais aussi diabolisés, parfois associés à la sorcellerie.

Une célèbre légende raconte que le roi Richard II, lors d’une épidémie de peste, aurait ordonné l’élimination des chats. Ironiquement, cela n'a fait qu'aggraver la situation : avec moins de chats, les rats porteurs de la peste proliférèrent.

Le chat noir, tout spécialement, a longtemps traîné cette réputation, avant de retrouver grâce aux yeux des hommes… et des femmes. C’est la grande victoire féline du Moyen Âge !

 

Source : Robert Delort, Les animaux ont une histoire, Hachette (1984).


Renaissance : Quand l’animal devient un symbole de prestige

La noblesse et ses "animaux de compagnie" de luxe

Si vous apparteniez à la noblesse, votre rapport aux animaux était bien différent. Les chiens de chasse et les faucons étaient non seulement des compagnons, mais surtout des symboles de statut et de pouvoir.

Chaque noble qui se respectait se devait d’avoir un chien de race pour la chasse, tandis que les femmes de haute société s’entouraient de petits chiens mignons, comme les bichons ou les épagneuls. Ces compagnons à quatre pattes étaient traités comme de véritables membres de la famille, souvent plus choyés que les domestiques.

Anecdote : Marie-Antoinette et ses chiens gâtés

La reine Marie-Antoinette était une amoureuse des animaux. Elle possédait plusieurs chiens dont son bichon favori, Coco.

On raconte que pendant la Révolution française, alors que le peuple affamé envahissait Versailles, certains de ses chiens étaient nourris avec du pain… que ses domestiques humains n’avaient pas.

Cette petite anecdote reflète bien la déconnexion de l’aristocratie avec la réalité du peuple… et l’amour sans bornes pour les animaux de compagnie !

 

Source : Antonia Fraser, Marie-Antoinette : The Journey, Anchor Books (2001).


XVIIIe - XIXe siècles : La révolution de l’animal de compagnie

Les bourgeois et la montée du "compagnon à caresser"

À partir du XVIIIe siècle, l'animal commence à évoluer dans les foyers bourgeois, surtout avec l'émergence du concept de famille et d’intimité. Les chiens et les chats font partie intégrante de la maisonnée et les femmes de la bourgeoisie prennent grand soin de leurs petits animaux.

C'est également à cette époque que le cheval devient un signe de richesse et de pouvoir pour les hommes aisés, tandis que les dames adoptent de plus en plus des oiseaux en cage, comme les canaris ou les perroquets, pour orner leurs salons.

Anecdote : Le chat de Victor Hugo, l’écrivain fou des félins

Victor Hugo, grand amoureux des chats, partageait son bureau avec un compagnon félin qui avait pour mission sacrée de garder son encrier bien au chaud.

On raconte qu’il laissait son chat "blanc" choisir les plumes qu’il utiliserait pour écrire, affirmant que cet animal mystérieux lui portait bonheur dans ses créations littéraires.

 

Source : Graham Robb, Victor Hugo: A Biography, W.W. Norton & Company (1997).


XXe siècle : L’âge d’or du meilleur ami de l’homme

Le chien, roi des foyers modernes

Ce siècle marque l’arrivée triomphale du chien et du chat dans les foyers des classes moyennes. Bien qu’ils aient encore des fonctions utilitaires dans les fermes et les campagnes (garde, chasse, etc.), ils commencent à devenir de véritables compagnons de la famille dans les villes.

L’arrivée de nouvelles races exotiques et le développement des soins vétérinaires transforment les animaux en membres choyés du foyer.

Le chat, autrefois diabolisé, devient l’animal domestique préféré des citadins, tandis que le chien garde son rôle de fidèle protecteur.

La chèvre de Picasso, la vraie muse !

Même au XXe siècle, certains artistes adoraient plus que tout les animaux, dont... les plus inattendus.

Pablo Picasso, célèbre pour son amour des animaux, avait une chèvre nommée Esmeralda.

Il l’aimait tellement qu’elle avait sa propre place dans son studio.

Esmeralda y gambadait librement parmi les œuvres d’art et... elle aurait même inspiré plusieurs sculptures de l’artiste (dont "La chèvre" en 1950)

 

Source : John Richardson, A Life of Picasso, Random House (2007).


La prochaine fois que vous câlinerez votre chat ou promènerez votre chien, peut-être penserez-vous à ses ancêtres.

... Y a t-il derrière chaque miaulement ou aboiement un souvenir ancestral caché, un lien qui traverse les siècles ?

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