À table avec nos ancêtres : Festins, boissons... et petites commissions ! (Part 2 - Le grand soulagement))

Et pour se soulager, comment nos ancêtres faisaient-ils ?

 


Par ici la sortie

Maintenant que nous avons bien mangé (voir partie 1), il est temps de passer à la partie plus intime mais tout aussi intrigante : les toilettes !

Car après un festin de plusieurs heures (et quelques pintes de vin), il fallait bien trouver un coin discret pour se soulager.

Mais où allaient donc nos ancêtres ? Spoiler : pas dans des toilettes à chasse d’eau dernier cri.


Pour les plus pauvres : le bon vieux pot de chambre, la cabane de jardin et les fosses

Nos ancêtres paysans se soulageaient souvent dans des fosses à l’écart des habitations, voire dans des champs ou derrière des buissons.

Les plus gâtés avaient "la petite cabane au fond du jardin" où ils pouvaient faire leur petite affaire à l'abri des regards.

En revanche, la nuit, pour éviter de sorti, ils utilisaient un récipient destiné à recueillir leurs déjections  : Le pot de chambre (appelé également "vase de nuit")

Le Pot de Chambre – Une Histoire Intime dans la Nuit

 

 

Les pots de chambre étaient appelés à recevoir l'urine et les fèces, il étaient généralement de forme arrondie et permettaient de s'assoir dessus.

Ils étaient fabriqués en bois, en céramique, en métal émaillé, et dans les derniers temps, vers le milieu du XXe siècle, en plastique. Ils étaient généralement pourvus d'un couvercle, ceci permettant de limiter "les petites odeurs".

Ancêtre des toilettes actuelles, le pot de chambre disparait progressivement au cours du XXe siècle.

Il reste néanmoins aujourd'hui un accessoire utilisé pour les enfants en bas âge et est aussi d'usage pour les malades ne pouvant quitter leur lit. De même, il est encore utilisé dans les pays où la population rurale ou urbaine n'a pas d'équipement sanitaire

 

Ancienne carte postale - Par Homeyer et Ehret (Epinal). Imprimeur — Limédia galeries, CC0

Nos ancêtres des villes utilisaient également des pots de chambre mais ils n'avaient pas de "petite cabane au fond du jardin" pour aller le vider.

Une fois leur petite affaire faite, ils vidaient le réceptacle de son "contenu" … par la fenêtre ou, lorsque la ville s'y prêtait, dans le canal ou cours d'eau le plus proche. 

Il faut imaginer les rues de Paris au Moyen Âge : les habitants jetaient le contenu de leurs pots de chambre directement par la fenêtre, criant "Gare à l'eau !" pour avertir les passants.

Il n’était pas rare que des accidents malencontreux se produisent.

Une loi a même été instaurée en 1372 pour tenter de contrôler ces pratiques peu hygiéniques.


Pour les plus riches : un trône… sans chasse d’eau

Pour nos ancêtres nobles, c’était un peu plus raffiné.

Les riches possédaient souvent des "chaises percées", sortes de fauteuils avec un trou et un pot en dessous. À l’époque médiévale, certains châteaux étaient dotés de "garde-robes", des petites pièces en surplomb des douves où l’on faisait ses besoins directement au-dessus de l’eau.

C'est à partir du XVIIe siècle que le concept de "cabinet d'aisance" fait son apparition, d'abord dans les maisons nobles puis progressivement dans les foyers bourgeois.

Ces WC d’intérieur, généralement situés dans un recoin discret de la maison, étaient encore sans chasse d’eau et nécessitaient un vidage manuel par des "vidangeurs", une tâche peu enviable mais indispensable à la vie urbaine. (si vous trouvez votre emploi pénible, dites-vous qu'il y a toujours pire ;) )

Jusqu’au début du XXe siècle, les domestiques en charge de vider les pots de chambre jouaient un rôle clé dans les maisons bourgeoises.

Il se dit qu'en 1765, lors de son sacre, le roi Louis XV aurait été perturbé par l’utilisation bruyante d’un pot de chambre par l’un de ses courtisans dans la pièce adjacente. Ces situations cocasses étaient pourtant monnaie courante, même dans les palais royaux où l’intimité n’était qu’un vague concept.

Une question vous vient peut-être à l'esprit (je reconnais que je me la suis posée )

... Comment diable donc faisaient les dames avec leur grandes robes ??

Réponse : Le plus simplement du monde !

En effet, si l'on fait un petit détour vers les dames en robe à crinoline, nous apprenons que pour se soulager sans tremper leur tenue dans des affaires peu recommandables... elles ne retiraient pas leur robe.

 

Grâce à des dispositifs ingénieux de sous-vêtements (ou plutôt l’absence de sous-vêtements), elles se soulageaient en écartant légèrement leurs jupons, laissant la nature suivre son cours sans trop d’encombres.

Elle utilisaient pour ce faire un urinoir "portatif" le Bourdalou, objet dont le nom moderne est "pisse-debout".

Ce dernier avait été inventé pour les femmes et n'était utilisé que pour l'urine. Cet urinoir en céramique fut utilisé au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle par les femmes... qui ne portaient pas de culotte à l'époque.

Pour certaines de nos ancêtres, se soulager était donc tout un art qui pouvait relever de l'exploit au niveau des contorsions… (une pensée amicale pour elles)... Relativisons tout de même, car, nonobstant le manque d'intimité, nos ancêtres nobles femmes étaient en général accompagnées d’une servante pour tenir leur robe ;)


Puis vint le temps de la chasse d'eau – Une Révolution Hygiénique

La chasse d'eau telle qu'on la connaît aujourd'hui est un progrès relativement récent.

Si le concept a été esquissé dès l’Antiquité avec les bains romains, l’invention moderne de la chasse d’eau est attribuée à Sir John Harington, parrain de la reine Élisabeth Ire, qui en 1596 conçut un prototype pour sa maison de campagne.

Pourtant, son invention resta largement ignorée jusqu’au XVIIIe siècle

Ce n’est en effet qu’au XIXe siècle, avec l’urbanisation et les problèmes d'hygiène dans les grandes villes, que les toilettes avec chasse d'eau commencèrent à se généraliser.

 


Entre festins et fosses, nos ancêtres savaient se débrouiller, ce que vous saviez déjà

(Je n'ai que survolé le sujet pour que cela reste "digeste" mais il y avait encore tant de choses et d'anecdotes à raconter)

 

Réaliser sa généalogie vous permet souvent de savoir comment on vécu vos ancêtres.

 

Le pot de chambre peut vous paraître anecdotique, mais il illustre les conditions de vie de nos ancêtres. Dans les registres notariaux ou les inventaires après décès, on trouve souvent mention de ces objets, qu’ils soient précieux ou simplement utilitaires. Leur présence donne des indications sur le statut social des familles étudiées et sur les évolutions hygiéniques d’une époque à l’autre.

De même, La modernisation des toilettes marque un tournant dans la vie quotidienne de nos ancêtres. Les recensements et registres des populations urbaines au XIXe siècle montrent souvent l’introduction des toilettes à chasse d’eau dans les foyers, particulièrement à partir des années 1850. En outre, l'étude des plans de maisons familiales anciennes permet de retracer l'arrivée de cette innovation dans les lignées familiales. Ces documents nous informent sur le statut social de vos ancêtres à une époque donnée.

 

Chaque détail compte en généalogie. .

La généalogie se mène comme une véritable enquête.

 

... Je développerai d'autres sujets, d'apparence superficiels et/ou anodins, qui vous l'illustreront

 

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