La Place de nos "mères" au Travers des Époques et les Difficultés Généalogiques Associées

La place des femmes en généalogie
La place des femmes dans la société a évolué au fil des siècles, mais il est indéniable que, pendant une grande partie de l’histoire, elles ont été reléguées à une position secondaire, surtout en matière juridique et administrative. Cette position a eu des conséquences directes sur leur visibilité dans les archives, rendant parfois leur généalogie difficile à reconstituer.
Petit tour d'horizon...
- La Place des Femmes dans l’Histoire : Une Invisibilité Institutionnalisée
Pendant des siècles, les femmes ont été largement effacées des registres officiels. Que ce soit dans les domaines du droit, de la propriété ou de la citoyenneté, leur statut était souvent subordonné à celui des hommes.
Elles étaient définies par leur relation à un homme : d'abord par leur père, ensuite par leur mari.
En France, avant le Code civil de Napoléon en 1804, les femmes étaient généralement sous la tutelle d’un homme et n’avaient pas de personnalité juridique autonome. Elles ne pouvaient pas signer de contrats, et leur nom de jeune fille était souvent effacé à la suite du mariage, remplacé par le nom de leur mari. Le Code civil napoléonien a perpétué cette invisibilité en établissant l’incapacité juridique des femmes mariées, ce qui signifiait qu’elles ne pouvaient pas gérer leurs biens ni entamer de procédures judiciaires sans l’autorisation de leur mari.


- Les Difficultés Spécifiques à la Généalogie des Femmes
Le statut subalterne des femmes a des répercussions directes sur la recherche généalogique. Plusieurs difficultés majeures compliquent leur traçabilité :
- Changement de nom après le mariage : Dans de nombreux pays, les femmes perdaient leur nom de jeune fille lors de leur mariage, ce qui rendait leur identification complexe dans les archives. Une fois mariées, elles étaient souvent simplement désignées comme "épouse de" ou "veuve de", plutôt que par leur propre identité. Dans les registres paroissiaux ou d'état civil, la mention du nom de jeune fille est souvent absente, ce qui complique grandement le lien avec leurs familles d’origine.
- Absence dans les documents officiels : Contrairement aux hommes, les femmes étaient rarement mentionnées dans les documents relatifs aux transactions financières, à la propriété foncière ou à la politique. Dans les recensements, elles étaient souvent notées de manière secondaire, ce qui rendait leur suivi au fil des générations plus difficile.
- Sous-représentation dans les testaments et contrats : Même en ce qui concerne les documents notariés, comme les testaments, les femmes sont souvent mentionnées seulement en tant que bénéficiaires, rarement comme rédactrices ou participantes à des transactions financières.
À cela, se rajoutaient des disparités liées à la condition sociale (voir partie 2)
De fait, il valait mieux appartenir à la noblesse qu'à la classe moyenne ou pauvre pour laisser une trace de son histoire.
Valable pour les hommes comme pour les femmes, certes, mais encore plus pour la gent féminine ;)
... Nous en reparlerons
Sources :
Bard, Christine, "Les femmes dans la société française : XIXe - XXe siècle", Armand Colin, 2005.
Gélis, Jacques, "L’arbre et le fruit : la famille dans la société occidentale du Moyen Âge à nos jours", Fayard, 1984.
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