Voulez-vous m'épouser ? Nos ancêtres du célibat au divorce. (Part 5 - Mariage et dot)

Es-tu bien dotée gente Demoiselle ?... ou comment la dot influençait le mariage (ou pas) de vos ancêtres.

Dans les temps anciens, le mariage de nos ancêtres n'était pas uniquement une affaire de cœur, loin de là !

Cette union représentait un contrat social et économique, orchestré avec minutie et, souvent, avec des rituels très précis.

Avant de dire "oui", il fallait s’assurer que tout, de la dot à la virginité de la future mariée (sic)

Les mariages étaient des événements qui engageaient des familles entières et des générations futures. Chaque statut social avait ses propres codes et ses propres attentes, des paysans aux nobles, en passant par la classe moyenne naissante.

Tour d'horizon


 L'Antiquité – Quand la dot faisait foi

Les Romains et la dot : un contrat avant tout

Dans la Rome antique, le mariage était avant tout un acte contractuel. La dot, appelée "dos", était primordiale. Elle constituait une contribution financière ou matérielle, apportée par la famille de la mariée au futur époux. Cette dot servait de protection pour la femme en cas de divorce ou de décès du mari. Les Romains organisaient des cérémonies somptueuses pour sceller cette union.

Anecdote : La dot hors normes de Poppée Sabina
L'impératrice Poppée Sabina, deuxième épouse de Néron, apporta une dot si immense que même le Sénat fut impressionné. On raconte qu’elle comprenait des terres, des esclaves et une collection d’œuvres d’art. Cette dot était considérée comme l'une des plus grandes de l’époque romaine.

Source : Tacite, Annales, Livre XV.

Anecdote : Le mariage annulé de Cicéron
Cicéron, en bon avocat, n’hésita pas à annuler un mariage promis quand la famille de la fiancée ne put verser la dot convenue. Il est documenté que Cicéron considérait cela comme un manquement grave et ne toléra aucun compromis.

Source : Plutarque, Vies parallèles, Vie de Cicéron.


Le Moyen Âge – Le mariage comme outil politique et économique

Les jeunes filles se mariaient souvent dès l’âge de 12 ans (ça laisse perplexe aujourd’hui, n’est-ce pas ?), tandis que les garçons attendaient un peu plus, souvent 14 à 15 ans, avant de devenir des "hommes".

Les nobles : mariages d’alliances et dot royale

Au Moyen Âge, le mariage entre nobles servait à sceller des alliances politiques et à renforcer le pouvoir des grandes familles. La dot, souvent colossale, incluait des terres, des châteaux ou même des troupes. Le mariage devenait un acte diplomatique. Les préparatifs du mariage, parfois étalés sur des mois, faisaient intervenir des notaires, des religieux et des conseillers politiques.

Anecdote : La dot monumentale d’Aliénor d’Aquitaine
Lors de son mariage avec Louis VII, roi de France, Aliénor d’Aquitaine apporta en dot des territoires immenses, couvrant presque un tiers de la France actuelle. Cette dot était si impressionnante qu’elle fit de Louis l'un des rois les plus puissants d'Europe... avant leur séparation.

Source : Jean Flori, Aliénor d'Aquitaine, reine de France et d'Angleterre.

Anecdote : Les chaussures dorées de Blanche de Castille
Pour les noces royales de Blanche de Castille et de Louis VIII, on raconte qu’elle reçut une paire de chaussures incrustées d’or en guise de cadeau de fiançailles. Une excentricité qui fit grand bruit à la cour !

Source : Georges Duby, Le Dimanche de Bouvines.


Chez les paysans : modestie et pragmatisme

Pour les paysans, le mariage était une affaire plus simple, mais pas dénuée d’importance. La dot pouvait se résumer à des animaux, des outils ou des parcelles de terre. Les célébrations, elles, étaient souvent centrées autour de la communauté, avec des festivités modestes mais joyeuses.

Anecdote : Le mariage au tonneau
En Bretagne, une vieille tradition voulait que le futur marié arrive à la cérémonie à cheval, un tonneau rempli de cidre en guise de "dot" symbolique pour la future belle-famille. Une anecdote amusante mais non documentée historiquement qui figure dans le folklore breton.

Source : Légende, recueil de contes bretons de Jean Markale.

Anecdote : au Moyen Âge, dans certains villages, la coutume voulait que le marié fasse le tour du village avec sa jeune épouse sur un âne.

Si la bête décidait de ne pas coopérer, c’était un mauvais présage pour le mariage…


Et oui, les alliances matrimoniales étaient un excellent moyen de s’assurer quelques bras supplémentaires pour labourer les champs.

Le consentement ? Pas toujours primordial, même si certaines histoires médiévales de mariages d’amour font exception, comme celle de Pierre Abelard et Héloïse qui ont défié les conventions en se mariant en secret.


La Renaissance – Entre luxe et pression sociale

Noblesse et bourgeoisie : la dot au centre du mariage

À la Renaissance, les familles bourgeoises commencent à imiter les pratiques de la noblesse. Les dots prennent une importance colossale, et les mariages sont minutieusement préparés. La virginité de la mariée est toujours surveillée, parfois par des témoins officiels, et la dot devient un véritable gage de prospérité.

Anecdote : Le mariage splendide de Marguerite de Navarre
Lors de ses noces avec Henri d’Albret, roi de Navarre, Marguerite de Navarre apporta en dot des tapisseries brodées de soie, des bijoux et des manuscrits rares. La cérémonie fut l'une des plus grandioses de la Renaissance française, un véritable spectacle pour la cour.

Source : Chroniques de Brantôme, Vies des dames illustres.

Anecdote : Le mystère de la virginité de Lucrèce Borgia
Le premier mariage de Lucrèce Borgia fut annulé pour "non-consommation". Les rumeurs allaient bon train concernant la virginité de la jeune femme, et les spéculations sur l’annulation de ce mariage continuent d’intriguer les historiens.

Source : Sarah Bradford, Lucrèce Borgia.


L’Ancien Régime : Qui dit dot, dit mariage !

Sous l’Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècles), le mariage devient un enjeu encore plus marqué par les considérations financières. La dot, cette fameuse somme d’argent ou de biens apportée par la famille de la mariée, est incontournable. Plus vos ancêtres avaient d’argent à offrir, plus ils pouvaient espérer marier leurs filles "convenablement". Si votre ancêtre était une fille de paysan, ne vous inquiétez pas, elle n’avait qu’à apporter une vache ou un petit lopin de terre. Pour les familles de la bourgeoisie, c’était une tout autre histoire : la dot se devait d’être bien plus conséquente.

Les âges du mariage varient un peu. Pour les filles, on reste dans des âges très jeunes : autour de 15 à 17 ans. Les garçons, eux, se marient souvent autour de 20 à 25 ans, quand ils ont acquis un minimum de biens pour être considérés comme de bons partis. On imagine aisément le stress de vos ancêtres à l’idée de ne pas trouver un bon mari ou une épouse convenable à temps !

Anecdote : Au XVIIe siècle, une histoire célèbre raconte qu’un certain Blaise de Montluc, jeune noble, fut presque forcé de se marier… avec sa propre belle-mère, après que son père fut tombé malade ! Un arrangement familial pour éviter de perdre la dot… Heureusement pour lui, il réussit à s’échapper de ce drôle de contrat.


Révolution et Empire : Mariage républicain et réglementé

Avec la Révolution française, le mariage prend une tournure plus républicaine, mais il reste très réglementé. C’est à cette époque que le mariage devient un acte civil obligatoire, célébré en mairie. Avant 1792, c’était l’Église qui se chargeait des unions. Les classes sociales continuent de se mélanger peu, et les mariages entre personnes de rang social différent sont encore rares, malgré les idées de liberté et d’égalité.

 

Sous Napoléon, le Code civil de 1804 vient tout clarifier : le mariage doit être célébré devant un officier d’état civil et obéit à des règles strictes.

Les âges restent similaires à l’Ancien Régime, avec les jeunes filles mariées très jeunes, et les hommes ayant un peu plus de temps pour se préparer à la vie conjugale.


Le XIXe siècle – Le mariage romantique et la dot en question

Bourgeoisie : le mariage d’amour… avec une dot bien présente

À partir du XIXe siècle, avec l’avènement du romantisme, le mariage commence à se libérer de ses impératifs purement économiques, du moins en apparence. La dot reste toutefois un élément clé des unions bourgeoises. La virginité de la mariée est un sujet de moins en moins contrôlé, mais reste une condition tacitement exigée dans certaines familles.

Anecdote : La dot de Juliette Récamier
La célèbre salonnière Juliette Récamier se maria avec un riche banquier, mais la légende raconte que son mariage resta "blanc" toute sa vie. Si la dot n'était pas un problème, l'absence de consommation du mariage soulève toujours des questions.

Source : Édouard Herriot, Madame Récamier et ses amis.

Anecdote : Le mariage mystérieux de George Sand
George Sand, l’écrivaine célèbre, épouse Casimir Dudevant sans grande dot. Ce mariage, qui semblait sans éclat, se transforma rapidement en désillusion, menant à une séparation. Sand se moqua par la suite des notions de dot et de virginité dans ses écrits.

Source : George Sand, Histoire de ma vie.


Conclusion


 

Nos ancêtres prenaient les préparatifs du mariage très au sérieux, souvent bien plus que le mariage en lui-même !

De la dot qui pouvait enrichir une famille à la virginité surveillée de près, chaque détail avait son importance.

Mais derrière ces traditions souvent pesantes, se cachent des histoires fascinantes… et parfois très amusantes.

Le mariage est un trésor d’informations pour les généalogistes.

En remontant le fil des unions de vos ancêtres, vous découvrirez bien plus que des dates : vous comprendrez leur place dans la société, leurs alliances, et peut-être même la valeur de la dot qui scellait leurs destinées !

 


Bon, ça y est, on a passé toutes les étapes et on a enfin l'alliance au doigt (ouf!)

Nous pouvons passer à l'étape suivante... "Le contrôle Quality" 😉 ou plus exactement le contrôle de la ... virginité (sic)

 

Si vous voulez savoir ce que vos ancêtres femmes ont dû supporter... c'est par ici

 

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